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Constitution du village

Orthographié BINHE en 1379, VINHES en 1385, notre village de Vignes eut la particularité d'avoir été une enclave dans le comté du Marsan ( Pays landais).
Son nom vient tout bonnement des vignes cultivées sur les côteaux environnants.
En 1893, au château de Rébeillé, au terme des vendanges il a été répertorié 300 barriques.
La commune de Vignes est divisée en 4 grands quartiers (la carrère, le moulin, le bourg et route de Pau) peu fédérés entre eux du fait d'une urbanisation au coup par coup et d'une forte présence agraire.
Le village situé à 1 km du bourg d'Arzacq est organisé sur le principe du village dispersé : fermes disséminées dans l'espace rural, champs cultivés sur le plateau et dans la vallée du Luy de France et du Louts. Il se densifie dans les années 60, plus particulièrement sur la route de Pau (RD944).

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VIGNES, route d'Arzacq dans les années 1900

La Carrère à VIGNES

La Carrère, c’est le quartier de VIGNES où se trouvait le centre du village jusqu’au déplacement de l’église vers 1900 et du cimetière vers 1905.
Comme à Arzacq, il y subsiste une MOTTE FEODALE dénommée « Lou Casteg » ou « à la motte », et appelée depuis improprement « la tourette ». Ce devait être une butte couronnée de palissades et entourée de fossés remplis d’eau, à la fois tour de guet et tour de défense. Actuellement, la motte est un bosquet de chênes et de châtaigniers et surtout de ronces. Certains fossés subsistent asséchés.
Un peu plus loin, sur une légère butte ovale se trouvaient l’église et le cimetière, le tout clôturé d’un mur.
Partant de la motte, entourant l’église, et de part et d’autre des chemins, les maisons plus ou moins importantes étaient construites en cailloux, en pisé ou en torchis, couvertes de tuiles plates « picon », ornées près du toit de frises de tuiles canal. ( la teülère de Garos n’était pas loin !). La salle principale était blanchie à la chaux presque chaque année, les murs chaulés à l’ocre jaune ou rose, les sols en terre battue ou carrelés en rouge ou mosaïque de couleurs. Les granges suivaient ou étaient en angle droit. Chaque maison avait son « casaü » ou casalet tout à côté, les prés, les vignes, les champs et les touyas étaient derrière ou plus loin.
La route LABATUT traversait la Carrère, très vielle route menant de Larreule à Pimbo par Arzacq. Moins utilisée depuis que vers 1870 a commencé l’achat des parcelles pour la construction de la route « côte de Vignes » dénommée « route de grande communication allant d’Artix à Arzacq ».
D’autres chemins utilisés jusqu’à très récemment, arrivaient à ce centre du village.
Au recensement de 1385, on dénombre 25 « foecs » sur toute l’étendue de Vignes (c’est-à-dire maisons habitées). En 1827, il y avait encore à la Carrère, 18 maisons habitées soit par le propriétaire, soit par les métayers, des laboureurs ou des « brassiers » (qui prêtaient leurs bras pour les travaux de labour, semailles, récoltes, vendanges…)
Au Judge – à la motte – au camp de Gassion – au Barbé (c’était l’auberge) – à Tardan – au presbytère – à la Nine – à Millet (Cabé) – au Marin (de Napoléon) – Anette – à la Berdotte – au Hazaa – à l’école – Prince – Périz etc… Au bas du coteau c’était le moulin Ché et vers Arzacq, Rébeillé (appelé le château).
Les terres étaient favorables aux cultures de millet, orge, blé, vignes. Le chanvre et le lin étaient aussi cultivés pour les besoins personnels. Peu de fumier puisque peu de bétail, on marnait les champs. Des marnières sont encore visibles aux alentours de la Carrère.

Quelques anecdotes :
Le Luy de France est à peu près la limite entre le Comté du Béarn et le Duché de Guyenne en France. La guerre de Cent Ans a dû détruire presque tous les points de défense comme la  Motte. Gaston Phoebus était tantôt pour le Roi de France, tantôt pour le Roi d’Angleterre ! Les guerres de religions ont aussi mis à mal de nombreuses églises. On dit que celle de Vignes aurait échappé à la destruction, cachée par des fagots de bois du « temps de la Reine Jeanne », mais c’est la même histoire pour d’autres villages.
Le 6 juin 1578, Maître Bernard du Sorber, avocat au conseil du Roi, assiste à Vignes à une transaction entre Jean de Vignes, époux de Navarine de Lauzin, et son frère Peyrou de Vignes.
Le 3 août 1595, Jean d’Arrac épouse Madeleine d’Anglade de la Maison Noble de Vignes.
Le 10 janvier 1685, à Bordeaux, le Comte Antoine de Gramont, Pair de France, Comte de Louvigny dénombre ses terres sur toutes ses propriétés.
« …Je prends annuellement le droit de dîme aux lieux d’Arzacq, de…. Et de Vignes en Béarn, annexe d’Arzacq : grains, vins, lin, agneaux, laines, pourceaux, à raison de Dix pour Un ».
Avant la révolution c’était le curé de la Paroisse qui tenait  les registres de naissances, mariages et décès.
En 1781, le curé note en marge son étonnement de la mort de 16 enfants de 3 ou 4 ans la même année (épidémie ou disette ?).
En 1793, le 26 septembre, An II de la République, les publications de promesses de mariage sont affichées « à la porte du cimetière, de l’église à défaut de  Maison Commune ». L’année suivante, un acte est affiché « sur l’arbre de la Liberté ».
La vie à la campagne a longtemps été rythmée par les travaux des champs. Avec l’église, le presbytère, la forge, le tailleur, la fileuse… on peut imaginer l’animation de la Carrère les dimanches, les jours de fêtes, mariages, battages, pêle-porcs, vendanges, fenaisons, l’arrivée des gens à pied, à cheval, en tombereaux tirés par des bœufs ou vaches aux jougs sculptés et peints pour les jours de fête ou de foire à Arzacq.
Les cultures s’améliorent. En 1774, la pomme de terre est introduite en France, et le maïs un peu plus tard. La méture (froment et seigle), le mestanguet (millet ou millade, pain du pauvre) laissent place au pain de froment seul, à la broye de maïs.
 Les deux dernières guerres ont fait du vide dans la population. L’agriculture et l’élevage ont énormément changé ! Il ne reste qu’une seule vigne. L’alambic ne vient plus chez  les « bouilleurs de cru », deux familles à la Carrère seulement vivent de l’agriculture.
Longtemps, en plus du cantonnier, les « prestations » en journées de travail permettaient l’entretien des routes, chemins, fossés et arbres émondés.
La construction de la nouvelle route départementale annonce le déclin de la Carrère. Plusieurs maisons ont disparues faute d’entretien ou démolies. D’autres ont été modifiées ou reconstruites. Les autres quartiers du haut de Vignes ont bénéficié de la proximité avec la nouvelle église, la mairie et l’école.
Puis sont arrivées les tracteurs, les camions de ramassage du lait, ou de livraisons d’engrais, etc… Les chemins et la route de Labatut, sont devenus trop étroits. Impossible de tourner autour des ruines de l’église et des murs du cimetière.
La municipalité de Vignes a eu l’opportunité de démolir le mur, de faire nettoyer au bulldozer le monticule et agrandir les routes.
Une autre vie a commencé pour ce quartier, nouveaux habitants, maisons nouvellement construites ou réaménagées.
Seuls les « anciens » connaissent l’histoire de la Carrère.
VIGNES dans les années 1940

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VIGNES dans les années 1940

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Durant l' été 2008, la place de Vignes a fait peau neuve.

Après la construction d'un local destiné à remiser le matériel du foyer (tables, chaises, etc...), l'espace devant la mairie a été réaménagé pour permettre le stationnement des véhicules et surtout l'accès à la mairie pour les personnes handicapées.
Les travaux ont été réalisés dans le souci de respecter la continuité esthétique de l'ensemble (pavés et béton désactivé).