Le lavoir du Cadet
... Retour aux sources ...
Il était une fois, sur le territoire de la commune de Vignes, une source qui existait depuis très longtemps et qui coulait toujours abondamment même en période de sécheresse. Elle sortait du sol et constituait une flaque d’eau, point de départ d’un ruisseau.
Bêtes et gens d’Arzacq avaient coutume de s’y désaltérer et le point d’eau était devenu peu à peu un véritable « cloaque ».
Le 6 août 1808, la commune d’Arzacq réglemente l’utilisation de cette source et interdit d’y laver le ventre des bœufs et autres animaux. Elle considère que cette eau doit servir uniquement à abreuver les bestiaux et lessiver le linge.
Le 12 mai 1811, la commune d’Arzacq décide de construire une fontaine afin de protéger les eaux de source. Elle réalise également un canal maçonné à la sortie de cette source menant ses eaux dans un lavoir un plus loin. Montant des travaux : 199,90 francs.
En 1831, la commune d’Arzacq fait réparer le canal de la fontaine pour 123,50 francs. En 1876, elle décide de la restaurer, d’y ajouter un trempoir et couvrir le lavoir. C’est alors que le lavoir obtient sa forme actuelle. Pour le paiement de la facture, le Préfet met la commune de Vignes en demeure d’en régler le montant sous peine de perdre la propriété et la jouissance de la fontaine et du lavoir.
Le Conseil municipal de Vignes a délibéré le 6 janvier 1877 pour tout mettre en œuvre afin de ne pas perdre la propriété de ce lavoir situé sur sa commune. Mais le montant sera encore payé par le commune d’Arzacq soit 395,00 francs. Il subsiste donc un doute sur la propriété de la fontaine.
En 1833, un riverain de la fontaine et du lavoir, Monsieur Jacques Lafont dit Toujarot, en revendique la propriété. Les autorités judiciaires reconnaîtront la commune de Vignes comme propriétaire de la fontaine, du lavoir et de l’abreuvoir.
Par la suite, la commune d’Arzacq abandonnera toute intervention sur le lavoir. Il faut attendre une centaine d’années pour voir la commune faire quelques travaux de réparation de toiture par des artisans locaux et les membres du conseil municipal pour 25 000 francs en 1985 et recevoir en 1986 un prix de 10 000 francs de la part de l’association des sites et ensembles monumentaux des Pyrénées-Atlantiques.
Puis en 1992, la commune fait restaurer le lavoir et la fontaine par les agents de la DDE.
Les travaux ont consisté au rejointement des galets de la fontaine, des pavages du sol du lavoir et à la reprise en béton du muret et autres formes de maçonneries.
D’autres travaux d’aménagement des abords du lavoir seront réalisés prochainement.
Les arènes du Soubestre et le stade de rugby
Elles sont situées sur notre territoire. Elles appartiennent maintenant à la Communauté des Communes.
A la fin de la seconde guerre mondiale, le transfert définitif des arènes d’Arzacq s’effectua sur un terrain situé à Vignes et acheté par la commune d’Arzacq d’une superficie de 15 000 m².
On aménagea, en plus, un terrain de sports scolaires par des travaux de terrassement causés par la déclivité du terrain et d’installation d’appareils divers : un grand portique en bois avec échelles, agrès, cordes… que complétaient une barre fixe, un sautoir, une poutre et autres matériels propres à la gymnastique dite suédoise qui faisait référence à cette époque.
C’est ainsi qu’en 1946 apparaît la première appellation de « Stade Municipal » avec priorité d’utilisation pour les écoles d’Arzacq par la pratique EPS et pour la préparation militaire (une butte de tir s’élevait en bout de terrain Galcéra).
En 1966, la municipalité d’Arzacq achète à M. GARCERA une bande de terrain de 15 mètres de large pour l’agrandissement du terrain de rugby.
Le terrain de rugby est propriété de nos voisins arzacquois.
2005 enfin,
C’est le chantier de la rénovation des Arènes sous la maîtrise d’ouvrage de la Communauté de Communes.
http://www.dailymotion.com/user/communedevignes/x7rs36_lesarenes-1_creation
Les fêtes traditionnelles
Pendant de nombreuses années, les fêtes communales ou familiales ont été les seuls moments où l’on se retrouvait entre voisins, parents et amis.
A Vignes, la fête patronale était le 15 août, et un seul jour seulement. Elle a eu lieu quelques fois, côté granges, au Château Rébeillé, puis chez Lafitte, faisant office d’auberge, avec bal, jeux de cartes, du vin en barrique, cadeau de la municipalité. Chaque famille invitait ses parents. Comme les voitures étaient rares, la parenté arrivait au moins la veille et restait jusqu’au lendemain. Les granges à foin servaient de « dortoir » pour les jeunes. Les gâteaux, « les pastis », étaient cuits au four à bois attenant à la maison et les familles se réunissaient à 2 ou 3 pour remplir un seul four (25 à 30 pastis).
Il était d’usage, aussi, après les cérémonies de la Toussaint, de manger des châtaignes, les « iroles » grillées au feu de bois dans la poêle trouée et boire du vin « bourret », le vin nouveau.
Et ceux qui, à Noël, allaient à la messe de minuit, mettaient dans la cheminée une énorme bûche afin de retrouver du feu au retour.
Il y avait encore le garde champêtre qui attendait la fin de la messe le dimanche, devant le monument aux morts. Après un léger roulement de tambour, il faisait les annonces communales importantes de la semaine : « avis à la population » ! Il récitait rapidement son annonce et clôturait le tout par un autre roulement de tambour. Maintenant nous avons le téléphone !
Les mariages étaient l’occasion de préparatifs où chacun avait son rôle. Heureusement certaines traditions se sont maintenues, même si les repas de noce n’ont plus lieu dans la maison exclusivement.
Il y avait d’abord les fiançailles avant lesquelles les parents réciproques avaient prévu la « dot ». Le notaire préparait le contrat. Et ce n’était pas une petite affaire avant d’avoir trouvé ce qui serait avantageux aux deux parties (même encore en l’an 2000). Il est important, pour la conservation du patrimoine, de garder le plus possible de propriétés rurales entières ou très peu écornées. La terre, le bétail, les outils sont aussi importants que le mobilier et le « trousseau ». A notre époque, tout peut se louer ou s’acheter plus facilement.
Mais que de soins apportés aux broderies et dentelles au crochet tout fait main et qui occupaient plusieurs années à préparer le trousseau. A Vignes, en 1836, Françoise D. avait un trousseau composé de : 2 couettes et un traversin garni de bonne plume, 1 matelas garni de laine, 1 paillasse de grosse toile, 24 draps de lit en lin brodés à trois lèzes, des draps de petite étoupe, 3 douzaines de serviettes, 1 nappe avec broderies et rubans, 2 longeires tout de lin ouvragées rayées de bleu, un capuchon de Valenciennes doublé de serge rouge, habillée la future pour le jour de ses noces outre et au-delà de ses hardes ordinaires, plus le tour de lit de cotonnade à flamme bleue, une couverture de laine, une matelassine garnie de laine, et aussi de cotonnade à flamme bleue, plus deux capulets, l’un de drap blanc et l’autre de drap plus commun, et encore un autre habillement complet de la tête aux pieds… et suivent le mobilier.
Autres temps, autres mœurs ! et surtout autres besoins.
Les « invitadous » et leurs cannes se sont maintenus jusqu’à nos jours et savent réciter le compliment d’invitation dans chaque famille où ils sont envoyés. Les cannes garnies de rubans de toutes couleurs garniront la salle du repas et représenteront les invités.
Les « présents » ont disparus et sont remplacés par les listes de cadeaux chez les commerçants. Il s’agissait d’apporter à la maison de la noce de la nourriture : poulets, œufs, farine, sucre, vin, etc…deux ou trois jours avant la fête et qui serviront à préparer le repas. Une fois de plus les voisins étaient priés de venir travailler pour préparer la volaille, les gâteaux, etc.. C’étaient les jeunes qui garnissaient les granges de feuillage et de draps blancs, avec les tables sur tréteaux. Le repas se composait presque toujours de bouillon, du bouilli de bœuf avec la sauce tomate, sauce de veau, poulets rôtis, gâteaux, etc. Les voisins servaient à table. L’un était préposé au vin, il remplissait de grandes bouteilles de trois litres à partie de la barrique. Le vin ne devait pas manquer, mais quelques plaisantins se dépêchaient de vider la bouteille dès que le « boutillé » avait le dos tourné, mettaient une bougie allumée dans le goulot et chantaient une longue tirade « boutillé, boutillé, tu as mal fait ton métier… » ce qui mettait une ambiance de rires et chansons. Bien souvent, la vaisselle de ce jour là était prêtée par le boucher et servait aux autres noces du coin. Le lendemain pour remercier les voisins, c’étaient les parents qui servaient le « noucet », repas plus détendu et très amical où l’on finissait les restes.
Les mariages donnaient l’occasion aussi de faire des réparations et agrandissement aux immeubles et granges. Ce qui a permis, bien souvent de conserver dans la campagne des maisons anciennes en état.
Les fenaisons, les « batères », les pêle-porcs, les espérouquères, les vendanges, ne pouvaient se faire qu’avec l’aide des voisins de terre ou de maison et à titre de revanche.
«On a plus souvent besoin du voisin que du cousin » dit-on !